Depuis que les essais privés ont été limités de manière draconienne en Formule 1, le recours au simulateur est devenu fondamental car il permet d’aligner les kilomètres virtuels qu’il n’est plus possible de mener sur piste réelle entre deux courses. Il s’agit en fait d’une coque montée sur huit vérins qui permettent de restituer le plus fidèlement possible les mouvements de la voiture selon un programme informatique qui simuler les réglages de la R.S.17.
Le pilote prend place dans le cockpit et fait face à un écran géant incurvé sur lequel cinq projecteurs ultra-haute définition projettent son évolution sur le circuit virtuel. L’équipe Renault Sport Formula One Team dispose bien sûr d’un scan complet de chacun des vingt circuits de la saison de Formule 1. Chaque piste représente un programme de 100 millions de points ! Dans le cas du Grand Prix de Singapour qui se dispute de nuit, l’ambiance nocturne est restituée elle aussi pour préparer au mieux le pilote.
Le simulateur est utilisé avec deux objectifs différents. Dans certains cas, il offre aux pilotes un moyen de s’entraîner en vue d’un Grand Prix spécifique. Avant chaque épreuve, Nico Hulkenberg et Jolyon Palmer passent donc à Enstone pour se remettre la piste à venir en tête. Il s’agit d’un exercice très perturbant pour l’oreille interne et il arrive souvent que des pilotes soient malades lors de telle séance.
Mais le simulateur est aussi -et surtout- utilisé à des fins techniques. Il permet de simuler différents réglages ou de tester virtuellement l’emploi de nouvelles pièces sur la voiture. Sur l’ensemble de l’année, cette R.S.17 virtuelle aura couvert pas moins de 50 000 kilomètres, soit l’équivalent de plus de 8 saisons de Grand Prix !
Une telle séance d’essais virtuelle permet d’éviter les désagréments qui viennent souvent perturber une journée d’essais réelle. La moindre sortie de route ne se traduira pas par une longue séance de mécanique compromettant le programme technique du jour. Dans le simulateur, le pilote peut repartir tout de suite en cas de touchette ! De même, les interruptions de séance dues à une éventuelle sortie de route d’un concurrent n’existent pas. Une journée d’essais dans le simulateur permet de collecter près de 20 Gb de données !
Même durant un week-end de Grand Prix, le simulateur est à l’œuvre aux mains du pilote de développement. Alors que Nico Hulkenbeg et Jolyon Palmer prennent part aux essais officiels du Grand Prix de Singapour, "un pilote de développement" (Oliver Rowland pour certaines courses) leur prête main forte dans le simulateur de l’écurie, à Enstone, à plus de 10 000 kilomètres du circuit. En intégrant les données enregistrées à Singapour par la télémétrie, il évalue virtuellement les solutions de réglages les plus adaptées à la piste, permettant à l’équipe de course de gagner du temps dans un contexte où chaque minute passée en piste est comptée. Pas de doute : on est bien loin d’un jeu vidéo !
Rendez-vous dimanche 17 septembre à 14 heures (CET) pour le grand prix de Singapour.
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