Georgiana Mutu fait partie des 24,8% de femmes que compte le Groupe Renault dans ses effectifs. Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur, il y a 11 ans, elle débute sa carrière au sein du Groupe en tant que stagiaire à l’usine Dacia de Pitesti. A cette époque, l’étudiante effectue un stage de 3 mois en charge d’un projet moteur. A la fin de celui-ci, elle rejoint le département qualité de l’usine moteur en tant que pilote de mesure de la qualité. Elle occupe ensuite très rapidement des postes de manager avant de se retrouver à la tête de 264 collaborateurs dont 60% sont des hommes. Retour sur le parcours de cette mère de famille.
J’ai été recrutée très rapidement à l’issue de mon stage en usine. Après avoir passé 2 ans dans le département qualité mécanique en tant que pilote de mesure de la qualité, j’ai été nommée chef d’unité élémentaire de travail. J’ai donc eu un poste de management très rapidement. Je n’avais que 28 ans et 15 personnes sous ma responsabilité. Un vrai défi ! Depuis 3 ans, je suis chef d’atelier fabrication et encadre plus de 260 personnes.
Bien évidemment, je n’ai pas été lâchée dans l’arène sans avoir été encadrée. J’ai participé à différentes formations dédiées au management ainsi qu’au développement personnel. On m’a également formée à la conduite du changement et comment être acteur de ce changement. Depuis, j’encourage tous mes chefs d’équipe à suivre ces formations.
En tant que femme, j’ai suivi une formation spécifique intitulée leadership au féminin. Cette formation est très riche, elle permet aux femmes d’effectuer un partage d’expérience. Même si au cours de ma carrière, le fait d’être une femme manager n’a jamais posé de problème à mes équipes. Cette formation reste un atout, car elle permet aux femmes de faire tomber certains stéréotypes.
Cela a toujours été une évidence pour moi. Dans ma promotion, nous étions 12 femmes et je suis la seule à avoir fait ce choix, que je ne regrette nullement. Il correspond tout à fait à ma personnalité, je suis d’un naturel optimiste, toujours à la recherche de solutions. J’aime le partage ainsi que le travail en transverse avec différentes équipes ou experts métiers. Lors de mon stage, j’ai rencontré des personnes très motivées par leur travail, compétentes et très humaines qui ont su m’encadrer. Cela n’a fait que me conforter dans ma décision. Aujourd’hui j’essaye d’insuffler ce même enthousiasme à mes équipes. En tant que manager il faut savoir écouter ses collaborateurs et réaliser des petits gestes, qui peuvent avoir un impact très fort pour le collectif.
Oui, lorsque j’effectuais mon stage à l’usine de Pitesti, je devais présenter un projet moteur. Une semaine avant ma présentation, un collègue me propose de relire ma présentation afin de m’aider. Il a malencontreusement effectué une fausse manipulation et détruit mon document. J’ai dû refaire en moins d’une semaine le travail qui m’a pris plus d’un mois. Autant vous dire que j’étais stressée. Le hasard a fait qu’il y a encore 3 ans de cela, j’étais la hiérarchique directe de ce collègue. Lorsque nous nous croisions, nous repensions à cet épisode et nous en rigolions. Autant vous dire que depuis cette fameuse aventure, j’effectue systématiquement une sauvegarde de tous mes documents.
Le Groupe Renault a lancé début 2010 le plan Women@Renault pour améliorer la représentation des femmes à tous les niveaux de l’entreprise. Ce dispositif repose sur deux volets complémentaires : un plan ressources humaines et un réseau social.
Le premier volet, ressources humaines, concerne la gestion des talents (recrutement, formation, gestion de carrière). Fin 2017, les femmes représentent 24,8 % des effectifs du Groupe, 19,5 % des managers (cols blancs) et 25 % des membres du Comité exécutif. La représentation des femmes est mesurée à tous les niveaux de l’entreprise. Renault a dépassé son objectif avec 27 % de femmes à des postes clés du Groupe (environ 2 000 postes) versus 25,9 % en 2016 et a progressé sur la part des femmes dans le Conseil d’administration du Groupe, qui compte en 2017 43,7 % de femmes (selon le CodeAFEP-MEDEF) par rapport à 33,3 % en 2016. Le Groupe propose aux femmes des outils pour se développer : les dispositifs de mentoring et de formations spécifiques, pour leur permettre d’exprimer pleinement leur potentiel et leur leadership.
Le deuxième volet du plan Women@Renault repose sur un réseau social interne, mixte depuis l’origine, international et multicatégoriel où femmes et hommes échangent sur les progrès de la mixité, analysent les meilleures pratiques. Le réseau compte aujourd’hui plus de 5 000 membres dans 14 pays, dont 25 % d’hommes (contre 14 % en 2014). Le réseau organise, en central et dans les pays, des événements et des actions en faveur de la mixité.